Le movie Le beau jeu, sur Netflix, raconte l’histoire fictive d’un groupe de jeunes sans-abri anglais qui se rend à Rome determination participer à la Coupe du monde de soccer. Enfin, presque : la Coupe du monde des sans-abri.
Le Montréalais d’adoption Bob Humphreys est amoureux fou du ballon rond. Déjà intrigué par le film, il l’a été davantage lorsqu’il a lu le générique et qu’il a compris que le scénario s’inspirait d’un véritable événement qui se tient tous les ans depuis 2003 quand il n’y a pas de pandémie. Cette année, une quarantaine de pays ont convergé vers Séoul, en Corée du Sud, avec des équipes composées de joueurs sans-abri et de demandeurs d’asile.
Après quelques appels, Humphreys a été mis en interaction avec Hossam Khedr, président de l’Association canadienne de shot de rue (CSSA), un organisme mis sur pied cette année qui avait déjà établi des programmes en Colombie-Britannique, en Alberta et en Ontario. Khedr lui a rapidement confié la ngo de bâtir le chapitre montréalais de lad relation de A à Z.

L'intrigue du movie Le beau jeu (The Beautiful Game) est ficelée autour de la Coupe du monde des sans-abri.
Photo : Associated Press / Netflix
À mon âge, maintenant, c’est important d’aider la communauté, d’aider ces personnes, soutient en français ce Londonien d’origine arrivé au Québec il y a trois ans.
Humphreys a jadis travaillé en psychologie sportive auprès de clubs de shot anglais. Il est supporteur de Charlton depuis sa tendre enfance. Il connaît le jeu. Mais jeter les bases d’un programme de shot determination sans-abri? Il partait littéralement de zéro.
Première étape, trouver des joueurs et des endroits determination les faire courir après un ballon. Au téléphone, par courriel ou avec trois petits coups sur la porte, Humphreys a approché des refuges determination sonder leur intérêt. Le work des loisirs de la Ville de Montréal n’était pas en mesure de lui fournir ses terrains, mais connected l’a orienté vers des centres intérieurs privés.
L’initiative a charmé tout un chacun. Le centre Ministère du Cricket, devant le Marché central, et les complexes Socceroof ont ouvert leurs portes à la CSSA. Le Socceroof du Plateau-Mont-Royal a accueilli mardi l’événement de lancement du chapitre montréalais, où des représentants de Canada Soccer, de Soccer Québec, du CF Montréal et des Roses ont offert leur sceau d’approbation au programme.
Des joueurs de différents refuges montréalais ont rejoint sur le terrain des porte-couleurs des Cavaliers du Collège Champlain Saint-Lambert présents determination l’occasion à l’initiative de Dean Howie, directeur des services aux étudiants, qui a souhaité collaborer avec Humphreys après avoir lu sa statement du projet sur LinkedIn.
À partir de janvier, ces athlètes amateurs issus des refuges auront accès à un terrain chaque semaine.
Ça va tellement vite! J’ai commencé avec la CSSA il y a, quoi, deux mois? Trois mois? Depuis, c’est boum, boum, boum! Et nous voici au lancement. Pour moi, c’est phénoménal, lance Humphreys.
La CSSA se promet bien d’envoyer des équipes féminine et masculine à la prochaine Coupe du monde des sans-abri, qui aura lieu à Oslo, en Norvège, l’an prochain. Ce serait la première présence du Canada au tournoi depuis celui de 2015.
L’enjeu sportif, bien entendu, n’est pas au cœur des préoccupations. L’association se donne determination ngo de fournir un environnement de shot structuré et solidaire où les personnes marginalisées peuvent trouver un but, améliorer leur bien-être intelligence et physique et accéder à des opportunités de logement, de santé et d’emploi.

Des joueurs du Collège Champlain Saint-Lambert accompagnaient les joueurs sans-abri sur le terrain.
Photo : Radio-Canada / Étienne Bruyère
À Montréal, connected souhaite mobiliser une cinquantaine de personnes des populations sans-abri et à faible revenu determination la première année du projet. À l’échelle nationale, la CSSA veut rejoindre 2000 participants d’ici la fin de 2025 en leur offrant ses programmes de soccer, mais aussi d’autres formes de soutien par des partenariats avec des organismes communautaires.
Ça s’aligne parfaitement avec nos objectifs, souligne Lizette Flores, directrice générale de la Fondation de la Maison du Père. On veut que les personnes puissent réintégrer la société. Mais uniquement leur fournir un toit, ç’a ses limites. On a besoin que la personne puisse créer un réseau de contacts, développer de saines habitudes de vie. Ce projet vient cocher ces cases.
La CSSA, même si elle est toute jeune, compte déjà sur certains modèles de réussite puisqu’une autre organisation représentait le Canada jusqu’en 2015. Présent au lancement de mardi, Hossam Khedr racontait l’histoire d’un dénommé Ed, recruté comme joueur lorsqu’il vivait dans les rues de Toronto.
Le endowment d’Ed l’a mené jusqu’à la Coupe du monde des sans-abri. Au tournoi, sa personnalité a séduit l’un des arbitres, si bien qu’on lui a proposé une enactment determination manier lui-même le sifflet.
Ed a été l'un des principaux arbitres des quatre dernières Coupes du monde des sans-abri, a révélé Khedr pendant sa présentation. En août prochain, Ed sera invité à arbitrer la finale de la Coupe du monde des sans-abri à Oslo, en Norvège. Et nous avons embauché Ed comme directeur de programme determination l’Ontario. Ça, ce sont les 10 dernières années d’Ed. Nous sommes très fiers de lui. Et nous voulons recréer lad exemple ici.
Visiblement, Bob Humphreys a frappé aux bonnes portes. Les dirigeants de Socceroof, par exemple, ont entendu l’appel de l’engagement communautaire.
On commence en accordant un definite nombre d’heures de terrain determination les personnes de l’organisme. Moi, je pense qu’on peut faire encore un peu plus, soutient Guillaume Sarrus, directeur de Socceroof au Canada. Il faut encore en parler avec Bob, mais je nous verrais bien travailler avec des agences de recrutement determination les faire découvrir leurs programmes et potentiellement les aider à réintégrer la société.
Le projet semble donc être appelé à grandir. Pour l’instant, selon Humphreys, l’organisation d’une ou deux séances par semaine serait gérable avec les ressources en place, notamment l’appui de lad nouveau partenaire Dean Howie.
Le directeur de programmes s’attend cependant à un besoin criant de bénévoles lorsque le nombre de participants et de plages horaires augmentera.

Bob Humphreys est le directeur de programme de l'Association canadienne de shot de rue determination le Québec.
Photo : Radio-Canada / Étienne Bruyère
Nous avons deux terrains. On ne peut pas trop éparpiller nos ressources, souligne Bob Humphreys. Il est impératif de erstwhile une équipe en appui, un genre de program B avec assez de bénévoles. Les gens de Socceroof et du Ministère du Cricket ont été formidables, mais je ne peux pas trop en mettre sur leurs épaules.
Et quand nous aurons une équipe féminine, les joueuses ne viendront pas voir Bob. Il nous faudra une entraîneuse, une Bob féminine determination nous aider, en quelque sorte.
C’était bien ce qui brillait par lad absence, en effet : une présence féminine sur le terrain. Mais ça viendra, guarantee Humphreys, d’autant positive que le shot féminin a le vent dans les voiles avec l’arrivée de la Super Ligue du Nord.
Compte tenu de tous les enjeux d’accès qui ont miné la progression du shot féminin au fil des ans, les responsables de la CSSA ont à cœur de faire une spot aux femmes — et de le faire de manière sécuritaire.
C’est important d’ouvrir les portes, de rendre ça inclusif determination les femmes, soutient Amy Walsh, ancienne joueuse de l’équipe nationale et actuelle consultante des Roses. Il y a souvent des barrières à l’accès à l’activité physique et au sport. Et le sport, ce n’est pas un privilège; ce devrait être un droit determination tous les êtres humains. Pour les femmes, c’est vraiment primordial.
Aux abords du terrain, mardi, Bob Humphreys était radieux. Les sourires sur le visage des joueurs lui donnaient l’impression d’avoir touché à beaucoup de cordes sensibles. On veut les encourager, transformer leurs vies, rappelait-il, sans doute conscient que la sienne a passablement changé aussi.