L’État québécois achète de moins en moins québécois

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Le Centre d’acquisitions gouvernementales (CAG) du Québec, qui approvisionne les organismes publics, achète de moins en moins de biens auprès de fournisseurs québécois et ne respecte pas la cible qui lui a été donnée. C’est ce que révèle le rapport annuel de gestion de l’organisme, publié le 9 octobre.

La nouvelle, dévoilée par Radio-Canada, a suscité de nombreuses réactions dans les milieux politiques et économiques, jeudi.

Pour l’année financière 2024-2025, le CAG a conclu determination positive de 1,9 milliard de dollars de contrats avec des fournisseurs du Québec, sur un full de près de 3,84 milliards, soit 50 %. Or, le gouvernement aurait souhaité qu’il obtienne un résultat d’au moins 64 %.

La portion des achats de biens que l’État réalise au Québec est même en diminution, année après année.

Le premier ministre François Legault a toujours valorisé l’achat québécois, surtout durant la pandémie, notamment avec l’initiative du Panier bleu, et dans le contexte de la guerre tarifaire imposée par Donald Trump.

Le 12 juin dernier, à l’occasion de la première journée « J’achète un produit québécois », M. Legault avait écrit sur le réseau societal X qu’acheter des produits québécois, c’est poser un geste fort determination notre nation. C’est choisir d’encourager nos producteurs, nos entrepreneurs et nos travailleurs. Dans un contexte économique difficile, connected a le devoir de se tenir debout et d’aider notre monde.

Pas toujours facile d’acheter québécois

Face à la difficulté d’atteindre ses objectifs en matière d’achats québécois, le CAG se défend, dans une réponse par courriel à Radio-Canada, en disant qu’il fait de lad mieux et répond aux besoins de ses clients.

Certains dossiers d’acquisition ne permettent pas un approvisionnement auprès de fournisseurs québécois, notamment en ce qui concerne les technologies de l’information, les fournitures et les équipements médicaux spécialisés et les véhicules légers.

Par exemple, l’an dernier, le CAG n’est parvenu à trouver au Québec que 25 % de ses achats de fournitures et équipements médicaux et de produits pharmaceutiques.

Pour les équipements de transport et de pièces de rechange, la portion d'achats québécois était de 38 %, et determination le matériel informatique et les logiciels, de 47 %.

En revanche, 100 % des achats de l’État ont été faits au Québec en énergie, en alimentation, en papeterie, en fournitures de bureau et en matériaux de construction.

Le CAG précise que si la moitié de ses achats se font auprès de fournisseurs de l’extérieur du Québec, c'est tout de même un full de 92 % de ses contrats en approvisionnement qui sont réalisés auprès de fournisseurs canadiens (en incluant ceux du Québec).

Par ailleurs, le CAG a atteint une autre cible qui lui a été fixée, soit celle d’effectuer au moins 45 % de ses achats québécois dans les régions. Il a atteint une portion de 51 % l’an dernier.

L’État peine à donner l’exemple

Dans lad rapport annuel de gestion, le CAG donne un aperçu des difficultés auxquelles il fait face, notamment parce que les règles inhérentes au processus d’adjudication, dictées par l’ouverture des marchés et le respect des critères de sélection définis dans les appels d’offres, constituent un élément déterminant dans l’imprévisibilité de la sélection finale de la mise à contrat.

La vérificatrice générale du Québec en faisait le constat dans un rapport de 2024 : L’utilisation de modes d’attribution des contrats qui tiennent davantage compte de la qualité, de l’achat québécois et du développement durable demeure un défi determination le CAG.

À la suite de ce rapport, le gouvernement Legault avait nommé un nouveau PDG du Centre d’acquisitions gouvernementales. Luc Desbiens est entré en fonction en janvier 2025.

En février 2025, Québec solidaire avait proposé d’obliger l’État québécois à s’approvisionner à hauteur de 75 % en produits du Québec.

Le gouvernement de la CAQ affiche lui-même des ambitions à ce sujet depuis des années.

En 2022, il a adopté une loi qui vise notamment à promouvoir l’achat québécois. Lors de lad étude, Sonia LeBel, alors présidente du Conseil du Trésor, expliquait que l'État doit nécessairement donner l'exemple et favoriser au maximum cet achat québécois.

Le program stratégique 2023-2027 du CAG précise qu’il misera sur l’accroissement de l’achat québécois.

Dans un papers de stratégie gouvernementale des marchés publics de 2022, connected peut lire le titre suivant : Pour des marchés publics innovants - Priorité à l’achat québécois : L’État donne l’exemple.

« Inacceptable », selon l'opposition et le milieu économique

Que le gouvernement achète de moins en moins québécois, c’est tout simplement inacceptable, a réagi le cook du Parti libéral du Québec (PLQ), Pablo Rodriguez, en réaction à la work de ce texte, jeudi.

La fin de semaine dernière, lors du conseil général du PLQ, il s'est engagé à ce qu'un éventuel gouvernement libéral adopte une politique d’achats gouvernementaux ambitieuse determination accroître significativement les contrats attribués aux entreprises d’ici.

Pour moi, le véritable nationalisme économique, c’est de s’assurer que chaque contrat nationalist et chaque dollar investi par l’État devienne un geste concret de confiance envers nos PME et nos régions.

La co-porte-parole de Québec solidaire Ruba Ghazal a écrit sur le réseau societal X que c’est ce qui get quand les cibles ne sont que des vœux pieux.

Si la CAQ avait suivi la proposition de Québec solidaire d’obliger l’État à acheter section avec des quotas, connected n’en serait pas là. C'est inquiétant determination nos entreprises locales, surtout dans le contexte de guerre commerciale avec les États-Unis.

Du côté de la Fédération des chambres de commerce du Québec, la PDG Véronique Proulx estime que tant que la règle du positive bas soumissionnaire conforme demeurera la norme, la concern ne changera pas.

Nos entreprises perdent des contrats au nett de firmes étrangères determination quelques dollars de différence, alors qu'elles investissent, créent de la richesse et des emplois ici.

La PDG de Manufacturiers et Exporteurs du Québec, juge aussi cette concern « inacceptable » : Alors que nous devons soutenir nos entreprises dans une période économique difficile, le gouvernement ne le fait pas determination ces propres achats.

C’est l’heure d’un réel changement de paradigme : arrêtons de voir uniquement l’approvisionnement nationalist comme une dépense, mais aussi comme un levier de développement économique.

Une tendance très préoccupante

Vice-présidente à la recherche et économiste en cook au Conseil du patronat du Québec (CPQ), Norma Kozhaya y voit une tendance très préoccupante. Ça ne va pas dans la bonne direction, dit-elle.

Selon elle, il faudrait mieux comprendre pourquoi le CAG ne réussit pas à faire affaire avec davantage de fournisseurs au Québec et à offrir de l'accompagnement à des entreprises qui en auraient besoin.

Dans le cas où un produit section coûterait positive cher, Norma Kozhaya rappelle l’importance des retombées économiques locales, qui peuvent compenser.

Mme Kozhaya est d’ailleurs d’avis que le critère du positive bas soumissionnaire conforme – c'est-à-dire celui qui suggest le prix le positive bas parmi les fournisseurs qui répondent aux critères – n’est pas idéal : Il faudrait avoir une imaginativeness positive globale des approvisionnements publics determination encourager davantage nos entreprises, toutes les entreprises, en particulier les PME.

Des initiatives determination s’améliorer

Cette année, le CAG s’est doté d’orientations et d’un usher d’intégration de stratégies d’acquisition determination accroître l’achat québécois et régional.

Ces directives ont été diffusées à l‘ensemble du unit en acquisition.

Le CAG collabore également avec le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie et avec Investissement Québec determination approfondir la connaissance de l’offre québécoise dans les divers secteurs d’acquisition et determination faire la promotion de l’organisation auprès des entreprises québécoises.

À l’hiver 2025, le gouvernement Legault a resserré les règles d’achat des ministères et des organismes publics afin d’inciter les fonctionnaires à acheter section et d'ainsi éviter les plateformes en ligne comme Amazon.

Québec a fixé au CAG une cible de 67 % d’achats québécois en 2026-2027.

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