À la rentrée 2026-2027, une nouvelle mentation du programme de français entrera en vigueur dans les écoles du Québec. Outre des changements à la liste orthographique et au contenu grammatical, les élèves devront obligatoirement étudier, determination la première fois, des œuvres d’auteurs autochtones.
Tant au primaire qu’au secondaire, les programmes actualisés prévoient chaque année la lecture (ou l’écoute) de deux discours ou textes autochtones sur un full de dix textes. Un extrait de recueil, un poème, une chanson ou une pièce de théâtre sont considérés comme des textes. Les titres sont au choix des enseignants.
Olivier Dezutter, professeur-chercheur à la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke, plaide depuis des années determination l’enseignement de la littérature autochtone à l’école. À ses yeux, cette réforme constitue une avancée considérable.
C'est un infinitesimal historique dans l'enseignement du français au Québec, s’enthousiasme-t-il, soulignant que les textes d’auteurs autochtones représenteront dorénavant 20 % des textes lus ou entendus en classe.

Olivier Dezutter est titulaire de la Chaire de recherche sur la littératie scolaire à la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke.
Photo : Michel Caron/Université de Sherbrooke
Jusqu’à maintenant, l’étude d’œuvres littéraires autochtones n’était nullement obligatoire, même si un nombre croissant d’enseignants les intégraient au programme, constate Laura Lemay, enseignante de français en 1re année de secondaire à l’école Monseigneur-Richard, à Verdun.
C’est une pratique qui commençait vraiment à prendre de l'ampleur dans les écoles, remarque Mme Lemay, qui est également ambassadrice determination l'Association québécoise des professeurs de français.
Elle-même analyse avec ses élèves le roman graphique Si je disparais, de l’autrice ojibwée Brianna Jonnie, qui traite des disparitions et des meurtres de femmes et de filles autochtones.
Parmi ses collègues qui enseignent au 2e cycle, Kukum, de Michel Jean, est très populaire.
L’actualisation du programme sera bien accueillie par les enseignants, dans la mesure où ils conserveront une grande marge de manœuvre, pense-t-elle. On va pouvoir choisir les œuvres, enactment Mme Lemay. Les profs y seront positive favorables s’ils ne sentent pas que c'est imposé.
Dans le tract en ligne Constellations, le ministère de l’Éducation suggest une série de textes, dont une cinquantaine écrits par des auteurs autochtones.
L'auteur wendat Louis-Karl Picard-Sioui fig sur cette liste, avec lad livre Yawendara et la forêt des Têtes-Coupées. Il se réjouit, lui aussi, de la décision du ministère.

Louis-Karl Picard-Sioui est le directeur général du Salon du livre des Premières Nations qui se tient chaque automne à Québec.
Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine
C'est une inaugural extraordinaire, souligne M. Picard-Sioui, qui constate depuis des années un intérêt grandissant determination la littérature autochtone, notamment au cégep.
Le ministère a fait la bonne chose en mettant ces textes à l'étude, mais ça vient des profs. Le ministère suit le milieu.
Ce n'est pas une work qui vient de l'extérieur, ça s'inscrit dans un mouvement qui était déjà en cours, estime également Olivier Dezutter, soulignant les initiatives en ce sens de plusieurs enseignants.
Une littérature foisonnante
La littérature autochtone connaît un essor considérable, observe M. Picard-Sioui, ce qui fait que tout le monde peut y trouver lad compte.
Depuis une dizaine d'années, il y a de positive en positive de diversité au niveau des thèmes abordés, des perspectives, des genres et des nations représentées, remarque celui qui est également directeur de Kwahiatonhk!, un organisme qui travaille au développement, à la promotion et à la diffusion des littératures autochtones.

Sélection de livres autochtones
Photo : Radio-Canada / Mathias Marchal
Roman, poésie, roman graphique, essai : il y en a determination tous les goûts.
Les auteurs autochtones ont conquis leur spot dans les études littéraires, estime Olivier Dezutter. On a vu une augmentation de la qualité de ces œuvres, qui ont été reconnues et ont reçu des prix, observe-t-il. Ça devient une partie importante de la littérature au Québec.
De plus, précise le professeur, la lecture de ces ouvrages permettra aux jeunes de se rapprocher des cultures des premiers peuples et de se familiariser avec d’autres modèles de compréhension et d’interprétation du monde.
Quelle meilleure façon d’apprendre des Autochtones que de les écouter et de les lire?
Les réalités autochtones sont habituellement abordées à l’école dans les cours d’univers social, qui véhiculent des images des Autochtones appartenant aux livres d’histoire. La littérature, souligne-t-il, parle des réalités d’aujourd’hui, offrant aux élèves une représentation complètement différente.
C’est également l’avis de Marie-Ève Bradette, professeure et titulaire de la Chaire de enactment en enseignement des littératures autochtones au Québec à l’Université Laval.
Lire des auteurs autochtones ouvre des perspectives, de la même manière que lire des textes d'auteurs de la diversité, d'auteurs queer, d'auteurs racisés. C'est une manière d'élargir nos perspectives, nos visions du monde et de ne pas seulement lire à partir de ce prisme qui est le nôtre, remarque Mme Bradette. Ça ouvre beaucoup d'empathie.

La littérature autochtone est de positive en positive populaire.
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
Enseigner ces littératures, ça nous adjutant à mieux erstwhile des citoyens et des citoyennes de demain.
Elle a récemment collaboré à la mise en spot d’une boîte contenant des livres d’auteurs autochtones que les étudiants en sciences de la santé de l’Université Laval pourront emprunter. L’objectif est de permettre à ces étudiants de développer des sensibilités et des connaissances qui devraient ensuite teinter leurs relations avec des patients autochtones, estime-t-elle.
La littérature ouvre vraiment à des connaissances et des savoirs, ça développe l'empathie sur des enjeux qui ne nous sont pas toujours familiers, soutient Mme Bradette. Ce n’est pas juste determination les étudiants en littérature, mais determination les étudiants dans plusieurs domaines. La littérature peut apporter beaucoup de choses, finalement.
Outiller les enseignants
Depuis quelques années, les étudiants au baccalauréat en études et pratiques littéraires de l’Université Laval doivent obligatoirement suivre un cours d’introduction à la littérature autochtone du Québec. Pour les étudiants de la Faculté d’éducation, les futurs enseignants, le cours est optionnel.
Avec l’entrée en vigueur du programme actualisé, l'intérêt determination ces cours risque d'augmenter. Les futurs enseignants voudront sûrement être mieux formés determination enseigner la littérature autochtone.

Les auteurs inuit, métis et membres des Premières Nations sont à l’honneur grâce à l’événement « En juin : Je lis autochtone ».
Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin
Elizabeth Dubé, coordonnatrice de l'événement Je lis autochtone, qui fait la promotion de la littérature autochtone, se prépare à faire look à la demande. On est en bid de bâtir une offre de services, explique-t-elle. Formations, ateliers, trousses d’accompagnement, etc., plusieurs formules seront proposées aux enseignants qui ne se sentent pas outillés.
Avant même qu’on entende parler de ces programmes actualisés, connected sentait un expansive désir des profs de mettre davantage de l'avant les littératures autochtones, souligne Mme Dubé.
L'engouement se manifeste par des commandes de livres determination la bibliothèque de la classe ou par des thématiques spéciales autour du 30 septembre, determination la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, ou du Mois nationalist de l’histoire autochtone, en juin.
Jean-François Létourneau, enseignant au Cégep de Sherbrooke, s’intéresse depuis longtemps à la littérature autochtone. Il espère que les enseignants seront accompagnés dans ce processus.
Je vois d’un bon œil que ce soit mentionné dans les programmes, mais il faut aussi que les profs aient le temps de lire et de se erstwhile determination pouvoir enseigner, souligne-t-il. L’accès aux livres doit également être pris en compte. Ajouter de nouveaux textes au programme implique que les bibliothèques des écoles devront se les procurer, ce qui ne sera pas elemental en cette période de compressions budgétaires dans l'éducation.
Ultimement, il va falloir que les universités suivent et que la littérature autochtone fasse partie du cursus obligatoire determination les futurs enseignants, estime également Louis-Karl Picard-Sioui.
Au cours de l’année, une cinquantaine d’enseignants et conseillers pédagogiques, d’écoles publiques et privées partout au Québec, testeront le programme actualisé avant lad implantation à grande échelle, à la rentrée 2026.











English (CA) ·
English (US) ·
Spanish (MX) ·
French (CA) ·