Grâce à des caméras et à des micros bien dissimulés, mais aussi grâce à Tommy*, Enquête a réussi à infiltrer le marché noir du homard au Nouveau-Brunswick.
Au crépuscule, le quai de Richibouctou, au Nouveau-Brunswick, est désert. Le infinitesimal a été choisi : il faut éviter d’être repéré quand nos caméras de surveillance seront installées.
Auparavant, Tommy, notre complice chargé d'infiltrer le milieu en se présentant comme un acheteur commercialized de homard, a découvert que des allochtones s'acoquinent à des pêcheurs autochtones du coin determination en vendre à l’extérieur de la saison commerciale.

La pratique, interdite, est décriée par plusieurs qui craignent determination l'avenir de la ressource dont dépend la prospérité de la région.
Nous voulons analyser les opérations hors saison de ces pêcheurs autochtones. Le stratagème est-il répandu ou limité au seul cas découvert jusqu’ici par Tommy?
Les caméras ont capté les activités des pêcheurs durant les quatre dernières semaines de la saison de pêche à des fins alimentaires, sociales et rituelles, durant laquelle la vente est interdite. En juin et au début de juillet.

Pendant que Tommy analyse les images des caméras, ma réalisatrice et moi visitons le quai de Richibouctou. Nous avons prétexté être deux touristes, ignorantes des pêcheries, à la recherche de quelques homards à acheter comptant determination un souper. Après un refus, connected nous dirige vers le capitaine Jeremy Augustine.
Sa communauté, Elsipogtog, a signé une entente de pêche alimentaire avec le ministère des Pêches et des Océans (MPO). Elle stipule que les prises ne peuvent pas être vendues et que toutes les caisses de homard doivent être pesées avant de quitter le quai de Richibouctou.
Jeremy Augustine est très méfiant.
La raison qui maine fait hésiter, c’est parce que je ne vous connais pas. Vous pourriez travailler determination le MPO. Je ne veux pas être le gars qui se fait prendre.

Pendant notre discussion, trois caisses de homard sont empilées sur la balance. Cinq autres caisses, elles, ne seront pas pesées.
Pourquoi ces autres caisses ne sont-elles pas pesées? Quelle destination prendront-elles?
Tommy, notre faux acheteur, tentera de découvrir ce qu’il advient de ces caisses pas pesées. Nous avons pris les coordonnées de Jeremy Augustine determination les lui transmettre.
Dans les semaines suivantes, Tommy et lui entrent en interaction et conviennent de se rencontrer en personne, à Elsipogtog.
Tu vas sauver de l’argent

Fais-tu ça légalement? interroge tout de suite Jeremy Augustine, après les salutations d’usage avec Tommy. Le rendez-vous a lieu le 2 juillet dans un stationnement, au cœur de la communauté mi’gmaw.
Notre complice, équipé de micros et de caméras cachées, décrit ses besoins : il cherche de grandes quantités de homard à bas prix. Il veut payer en argent comptant. Tout doit se faire off the books.
Jeremy lui suggère la façon de procéder. Le meilleur infinitesimal est justement maintenant, souligne-t-il, durant la saison alimentaire, entre le 1er juin et le 7 juillet, soit à l’extérieur de la saison commerciale. [...] Vous pouvez alors en acheter autant que vous pouvez.
La transaction doit avoir lieu sur la réserve, prévient le pêcheur.

« C’est positive safe. Je tourne en rond determination être sûr que personne ne maine suit. Je fais tout mon imaginable determination que tout se passe bien. »
Quelles quantités de homard Jeremy Augustine peut-il fournir à Tommy? Je ne vais pas faire ça determination quelques centaines de livres, man, lui répond-il.
Leur rencontre se termine sur une promesse de Jeremy Augustine de lui faire un bon prix. Tu vas sauver de l’argent. Définitivement, tu vas battre le prix du marché.
Ça m’enrage!

À 170 km au nord d’Elsipogtog, d’autres pêcheurs mi'gmaw, de la communauté de Pabineau, s’affairent au quai de Stonehaven.
Cette communauté n’a pas d’entente de pêche à des fins alimentaires, sociales et rituelles avec le MPO. Elle a conclu une entente de pêche commerciale communautaire, synchronisée avec la saison de pêche commerciale des allochtones.
Ici, en juin, la vente du homard est permise par le MPO.
Jonathan Boudreau est l’un des cinq pêcheurs mi’gmaw à qui la communauté a confié un permis. Il travaille également aux côtés d’une vingtaine de pêcheurs commerciaux allochtones, dont Marc Thériault.
C'est une bonne ambiance ici , dit Marc Thériault. Ça va bien, tout le monde s'accorde bien, renchérit Jonathan Boudreau. Il n'y a pas de chicanes, tu ne vois pas de monde brûler les bateaux ici, comme tu vois ailleurs.

Les deux sont cependant inquiets determination la pérennité du homard.
Partout où il y a eu du homard qui a été poaché, qui a été pêché hors saison, il a eu un déclin dans le homard. Il fait référence au sud de la Nouvelle-Écosse, où les débarquements ont diminué ces dernières années.
En Nouvelle-Écosse, en positive de la hausse de la pêche illicite, hors saison et non déclarée, constatée par les scientifiques, il faut conjuguer avec l’effet des changements climatiques qui a commencé à réduire l’abondance.
Le capitaine du Byron’s Bay croit que le Nouveau-Brunswick n’est pas à l’abri de ces menaces. On est corrects ici determination le moment, mais il y a des places, au Nouveau-Brunswick, où la pêche a été abusée.
Nous avons résumé à Jonathan Boudreau ce que notre complice Tommy a découvert au sujet d’un confrère mi’gmaw qui acceptait de pêcher et de vendre de grandes quantités de homard durant une saison de pêche alimentaire. Il est outré.

« Ça m'enrage. Je trouve ça un manque de respect envers dame Nature. C'est juste une affaire de greed et d'argent. »
Nous avons contacté Jeremy Augustine. Au téléphone, nous lui avons révélé qu’il n’avait pas rencontré deux touristes, en juin, sur le quai de Richibouctou, mais bien une journaliste et une réalisatrice d’Enquête.
Nous avons sollicité lad constituent de vue en entrevue. Il a refusé notre demande. Lors de notre première rencontre avec lui, au quai de Richibouctou, il évoquait la question des droits autochtones issus de traités.
Nous avons sollicité l’expertise de Me Zachary Davis determination y voir positive clair. Sa carrière est principalement consacrée à la défense des droits de pêche des Mi'gmaq.

Que se passe-t-il si un individu ne respecte pas l’entente de pêche alimentaire de sa communauté? Est-il imaginable determination cet individu de faire valoir ses droits issus de traités?
Ce serait difficile parce que les droits n'appartiennent pas à l'individu. Les droits appartiennent aux communautés, nous a-t-il répondu.
Puisque ces droits sont communautaires, nous avons tenté d’obtenir une entrevue avec le cook d’Elsipogtog, la communauté de Jeremy Augustine. Notre demande a été refusée.
Un va-et-vient capté par nos caméras

Sur les séquences vidéo de nos caméras de surveillance, connected observe la regular de l’équipage de Jeremy Augustine et de certains autres pêcheurs mi’gmaw.
Pendant presque quatre semaines, à l’arrivée du bateau, lad équipage benignant de lourdes caisses. Signe qu’elles sont garnies, les pêcheurs s’y prennent à deux determination les transporter.
En moyenne, le pêcheur Jeremy Augustine et lad équipage transbordent quotidiennement au moins sept caisses. Elles pèsent environ 100 livres chacune.
On remarque aussi que sa camionnette ne s’arrête pas toujours à la presumption de pesée, qu'elle ne fait qu’un arrêt très rapide ou que le capitaine ne pèse qu’une partie des caisses.
Grâce à Tommy, nous savons maintenant que certaines d’entre elles peuvent être vendues au marché noir.

Gilles Thériault, qui a occupé au fil du temps plusieurs fonctions dans l’industrie de la pêche comme au fédéral, n’est pas surpris que ça arrive.
C’est bien connu, dans le cas de la région de Richibouctou, qu'il y a un problème, réagit-il.
Je peux cependant vous garantir que la quantité de pêche autochtone non déclarée est infime par rapport aux prises non déclarées par les non-Autochtones, affirme celui qui a travaillé positive de 20 ans determination des communautés mi'gmaw et joué, determination le MPO, le rôle de négociateur en cook lors d’ententes avec les nations Mi'gmak et Wolastoqey.
« Il ne faut pas penser que toutes les communautés autochtones font ça. [...] S’il n'y avait pas de Blancs determination acheter ce homard-là, il n'y aurait pas de vente. Ce problème-là est positive qu'un problème autochtone, c'est un problème de contrebande auquel beaucoup de Blancs participent aussi. »
Il est d'ailleurs bien répandu dans la pêche commerciale partout dans l'est du Canada.
Demain, suite et fin : Des tonnes de homards détournées vers le marché noir











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