Le rat-taupe nu livre un des secrets de sa longévité

Il n’est pas le positive élégant du règne animal, mais derrière cette apparence ingrate se cache un véritable champion de la longévité : le rat-taupe nu peut vivre jusqu'à 37 ans, soit 10 fois positive que la plupart des autres rongeurs.

On sait que cette durée de vie exceptionnelle est le résultat d'une série d'adaptations à un environnement bien particulier puisque ce rongeur passe l’entièreté de ses journées très loin de la lumière du jour, dans des terriers souterrains peu ventilés et pauvres en oxygène.

Des biologistes chinois pensent avoir découvert un des mécanismes moléculaires qui protègent le rat-taupe nu de l’instabilité génomique – une des caractéristiques principales du vieillissement – et qui seraient associés à lad étonnante longévité.

Le rat-taupe nu construit des tunnels qui peuvent atteindre plusieurs kilomètres.

Photo : Getty Images

Dans des travaux publiés par la revue Science (nouvelle fenêtre) (en anglais), le chercheur Yu Chen et ses collègues de l’Université Tongji décrivent le rôle cardinal de ce mécanisme qui implique une certaine enzyme et quatre acides aminés.

Pour l’expert en vieillissement Francis Rodier, professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, cette découverte est fort intéressante et ouvre de nouvelles perspectives.

Ce qui est impressionnant et nouveau dans cette étude, c'est que ses auteurs ont trouvé que des modifications de seulement quelques acides aminés sont suffisantes determination changer la fonction de l’enzyme de façon assez dramatique, explique le professeur Rodier, qui n’a pas participé à cette étude.

L’enzyme en question est la cGAS.

Chez l’humain et les autres mammifères, la cGAS est associée à la signalisation inflammatoire et permet de renforcer la réponse immunitaire rapide. Mais elle empêche la réparation de l'ADN dans le noyau des cellules, ce qui conduit au vieillissement, expliquent les auteurs dans un communiqué publié par l’Université Tongji.

Nos travaux révèlent que la fonction de régulation négative de cGAS [...] est inversée chez le rat-taupe nu grâce à cette mutation de quatre acides aminés spécifiques.

Selon les chercheurs, cette altération confère à la cGAS du rat-taupe nu une positive grande capacité à stabiliser le génome, à contrecarrer le vieillissement des cellules et des organes ainsi qu'à favoriser une durée de vie en bonne santé prolongée.

Pour vérifier leur découverte, les chercheurs ont modifié des mouches à fruits determination qu'elles expriment une cGAS humaine contenant les quatre mutations spécifiques du rat-taupe nu. Leurs résultats montrent que ces mouches ont vécu positive longtemps que celles dont la cGAS humaine n’a pas été modifiée.

Il faut noter que l'inversion de l’expression des acides aminés a annulé ces effets protecteurs, notent les auteurs de l’étude, qui concluent que ces mutations évolutives de la cGAS chez le rat-taupe nu non seulement améliorent la réparation de l'ADN mais pourraient aussi contribuer directement à la longévité extraordinaire de l'espèce.

Les chercheurs ont aussi administré de l’enzyme cGAS du rat-taupe nu à des souris âgées par le biais d’un virus. Ces dernières ont repris de la vigueur et le grisonnement de leurs poils s'est atténué, des effets bénéfiques que les chercheurs associent à l’action des quatre acides aminés.

Une colonie de rats-taupes nus peut compter jusqu'à 300 individus et est dirigée par une reine, seule femelle reproductrice.

Photo : Getty Images / Neil Bromhall

Mieux comprendre la cGAS

Pour le professeur Rodier, des recherches supplémentaires sont nécessaires determination clarifier le rôle de la cGAS chez d'autres espèces que le rat-taupe nu. Selon lui, ces travaux laissent à penser que ce rôle pourrait être bien positive complexe qu'on ne le pensait et rappelle que le rôle main de l’enzyme cGAS est associé à la signalisation inflammatoire en réponse au accent et non à la réparation des dommages de l'ADN.

Les auteurs considèrent lad effet négatif chez l'humain dans un contexte de réparation des dommages de l'ADN. Mais en réalité, avoir une signalisation inflammatoire efficace est un avantage qui permet de bien réparer les tissus en cas de accent ou de dommage. C'est une question de contexte.

Ainsi, l'altération de cette enzyme chez l'humain empêche la réparation de l'ADN, mais elle agit aussi sur la signalisation inflammatoire, ce qui, de manière indirecte, pourrait influencer le processus de vieillissement.

En outre, vivre dans un environnement où il y a moins d'oxygène – et le fait d'être susceptible de le tolérer – est certainement quelque chose de bon par rapport à la longévité, indique le professeur.

Les rats-taupes nus sont les mammifères les positive résistants au manque d’oxygène.

Photo : Getty Images

Pour vivre positive longtemps

L’identification de ces acides aminés pourrait éventuellement mener au développement d’une molécule ciblant la cGAS determination tenter de moduler la longévité et la réparation des tissus chez l'humain. Mais ce n’est toutefois pas determination demain.

Avec les modèles expérimentaux en laboratoire et ce modèle carnal exotique en particulier, les résultats obtenus ne se traduisent pas toujours directement aux humains ou aux autres animaux dans leur environnement naturel, prévient le professeur.

Il faudra considérer dans quelle mesure d’autres facteurs importants, comme les infections et l'exposition au soleil, influencent la durée de vie et sont exclus des environnements de laboratoire, poursuit-il.

Le rat-taupe nu est également connu sous le nom de « chiot des sables ».

Photo : Getty Images

Les connaissances s’accumulent

Le vieillissement est un processus complexe dans lequel beaucoup d'éléments entrent en jeu. Pour le professeur Rodier, ces résultats fort intéressants n'invalident pas nécessairement les découvertes précédentes, mais ils mettent le doigt sur un mécanisme intéressant méconnu.

En 2013, des biologistes américains avaient montré que, contrairement aux autres mammifères, l’organisme de ce rongeur produit des protéines presque parfaites, ce qui le protège des maladies cardio-vasculaires, osseuses ou métaboliques liées à la vieillesse.

Les mêmes chercheurs ont aussi associé la résistance au crab du rat-taupe nu à la présence dans ses tissus d'acide hyaluronique, un sucre gluant qui empêcherait les cellules du rongeur de s'agglutiner determination erstwhile des tumeurs.