Paul, de Denis Côté : à la rencontre d’un homme ayant trouvé refuge dans la soumission

Filmer un ancien dépressif qui fait gratuitement le ménage chez des femmes dominatrices determination contrer lad anxiété sociale, c’est l’exercice délicat auquel Denis Côté se livre dans lad touchant nouveau documentaire Paul, sélectionné lors de la dernière Berlinale. De premier abord, cette démarche interroge sur le program éthique, mais le réalisateur presume et défend, à contre-courant d’un definite nombrilisme actuel, un cinéma documentaire allant vers l’Autre.

À 34 ans, Paul, qui se fait appeler Cleaning Simp Paul sur Instagram, où il est suivi par environ 10 000 personnes, a trouvé dans le ménage un moyen de retrouver le contrôle d’une vie marquée par l’obésité, une forte anxiété sociale et une longue dépression l’ayant fait déconnecter de la réalité au constituent de ne positive vraiment avoir de souvenirs de cette période, selon ses mots.

Confronté à la grande solitude que ses huit années de dépression ont creusée autour de lui, au constituent de passer des journées sans ouvrir la bouche, ce Montréalais se tourne vers les applications de rencontre determination rencontrer des femmes, mais sans succès. C’est alors que lui vient l’idée de s’afficher, sur lad profil Tinder, avec une pancarte sur laquelle est écrit : servant domestique.

Instantanément, les matchs se multiplient. C’est ainsi qu'il se retrouve, plusieurs fois par semaine, à se rendre chez ses dominatrices determination nettoyer, sans contrepartie financière, leur appartement sous les ordres de ces femmes qu’il aime autoritaires et qu’il appelle Maîtresse.

Je maine suis déniaisé vraiment vite, raconte Paul. Au début, j'étais vraiment terrifié à chaque fois que je maine présentais devant la porte de quelqu'un, mais à unit de vivre les expériences les positive bizarres, ça m'a vraiment dégêné.

Denis Côté intrigué par Paul

C’est grâce à une amie, une des dominatrices fréquentées par Paul, que Denis Côté a découvert l’existence de ce Montréalais. À l’époque, le cinéaste, très diminué par une insuffisance rénale terminale, attendait une greffe de rein, qu’il a depuis obtenue.

Je n'avais aucune idée de ce que serait ma prochaine vie, donc j'étais un peu bloqué dans mon ambition, se rappelle-t-il. Quand j'ai vu l’individu archetypal qu’était Paul et que c’était un movie qui pouvait se tourner très simplement à Montréal, je maine suis dit que c’était parfait comme projet.

Au départ, Paul a refusé de rencontrer Denis Côté, mais il a fini par changer d’avis. Il a vu, dans ce documentaire, une opportunité qui ne se représenterait pas deux fois et la accidental de travailler sur sa peur paralysante du respect des autres, à laquelle il a commencé à s’attaquer en concrétisant, avant le début du tournage, lad rêve de longue day de se lancer sur Instagram.

Quand j'ai accepté de faire le film, je maine suis dit : "dans 4-5 mois, je ne vais pas être prêt pantoute à avoir des caméras sur moi, je vais choker, il faut vraiment que je commence mes vidéos Instagram determination m'habituer à être filmé".

Le cinéaste québécois Denis Côté

Photo : Radio-Canada / Guillaume Cyr

Filmer sans juger et sans exploiter

Sans jugement, Denis Côté a notamment filmé Paul chez ses dominatrices, où il fait le ménage, mais se prête également à des jeux BDSM, sans que le documentaire ne tombe dans l’obscène. Ainsi, connected voit Paul enduire de crème la peau de l’une, se faire marcher dessus par une autre ou encore se laisser attacher et fouetter par une dominatrice.

Le cinéaste a choisi de faire de Paul un documentaire d'observation, sans narration, la caméra filmant comme si elle n’était pas là.

Je ne voulais pas faire un reportage ou une enquête sur la vie de Paul, je ne voulais pas faire de psychologie. On laisse [les images] au respect du spectateur et il fait ce qu'il veut avec ce qu'il voit.

Voir Paul se laisser filmer en bid d’astiquer une douche determination une femme qui le domine airs des questions quand connected sait ses défis de santé mentale et lad expansive manque d’estime de lui-même. Son consentement est-il totalement éclairé? Paul n’est-il pas exploité dans l’histoire? 

Denis Côté reconnaît que l’exercice a un côté dangereux parce que le risque est de tomber dans le voyeurisme et qu’on peut être dans l'exploitation si connected ne le fait pas comme il faut.

Toutefois, il affirme avoir tourné Paul avec respect. On n'était pas là determination essayer de jouer dans le dos de Paul, connected n'essayait pas de faire des trucs au montage dont il n’aurait pas été content.

Il n'y a jamais eu d'énergie négative, ajoute-t-il On n'a jamais été dans une dynamique où il ne voulait positive participer.

Je maine sentais comme un roi

Paul est du même avis. Je maine sentais tellement valorisé sur le tournage, je maine sentais comme un roi.

C'est la première fois que je travaillais avec une équipe où tout le monde prenait soin de moi, ça m'a beaucoup aidé à maine sentir bien et à faire confiance aux autres.

Au départ, il craignait que Denis Côté fasse un movie moqueur qui le dépeindrait comme un freak. Toutefois, ses derniers doutes se sont envolés lors de la première projection du documentaire. J’étais vraiment soulagé, confie-t-il. C'est un peu étrange que les gens voient une partie aussi intime de ma vie, mais j’aime le film.

Paul a trouvé dans le ménage un moyen de rencontrer des femmes et de combler sa solitude.

Photo : Coop Vidéo Montréal

Paul ne sent pas non positive exploité par ses dominatrices. Je ne sers que des femmes qui m'en donnent autant que je leur en donne, explique-t-il. Je reçois de l’attention d'une façon différente des autres [...] et elles partagent avec moi une intimité à laquelle les autres n’ont pas accès.

Il puise en ces femmes de l’énergie et de la information determination sa vie personnelle. Certaines d’entre elles sont d’ailleurs devenues ses coachs en alimentation, en entraînement physique ou encore en bien-être. Il y en a une à qui j’envoie mon diary de gratitude chaque jour, elle maine répond et elle m’aide.

Sérieux, faire un ménage par-ci par-là determination autant de récompenses, c’est vraiment un bon deal pour moi, souligne celui qui a appris à s’aimer et à se débarrasser de ses complexes corporels grâce à ses vidéos Instagram et au documentaire.

Se tourner vers les autres determination gagner en empathie

En positive de défendre le traitement respectueux du sujet de lad movie Paul, Denis Côté revendique la pratique d’un cinéma qui existe de moins en moins, selon lui.

Aujourd’hui, les gens retournent la caméra vers eux-mêmes, leur mère atteinte d’un cancer, leurs traumas, leur dépression… Les gens se filment eux-mêmes, car c’est une portion de confort cinématographique, estime le cinéaste de 51 ans.

Être cinéaste, c’est aller à la rencontre de l’autre, mais je remarque que si tu vas un peu trop à la rencontre de l’autre, c’est toi qui te fais poser des questions : est-ce que tu avais le droit de filmer ça?, constate celui qui était déjà allé vers l’inconnu, en 2017, dans lad documentaire Ta peau si lisse, qui suivait des culturistes de haut niveau.

Si Paul a aidé le véritable Paul à se sentir mieux dans sa peau, il a contribué à adoucir l’approche cinématographique de Denis Côté.

Ta peau si lisse, c'était le premier infinitesimal où j'étais moins la personne un peu froide qui a un respect très dur sur le monde, dit-il. Il y a une progression vers une positive grande empathie dans mon regard. [...] J'espère continuer vers ça.