Pourquoi bâtons de hockey et durabilité sont-ils des contradictions?

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Commençons par une question que se posent à peu près tous les amateurs de hockey. Comment se fait-il que l’humanité parvienne à construire des stations spatiales et à envoyer des sondes sur Mars, mais que l’industrie du hockey soit encore incapable de produire des bâtons durables?

Depuis l’arrivée des bâtons en composite il y a plusieurs années, les amateurs de hockey se sont habitués à voir les joueurs se faire trahir par leur main outil de travail. Il est ainsi devenu fréquent de voir un manche se briser en deux au infinitesimal où un joueur s’apprête à décocher un tir ou à tenter une passe vive. En d’autres occasions, c’est la palette qui virevolte dans les airs et qui fait avorter un tir sur réception ou la réception d’une elemental passe.

Sans oublier les nombreux joueurs frustrés d’avoir été punis parce que leur bâton est entré en interaction avec celui d’un adversaire pendant un jeu défensif de routine, et que le bâton dudit adversaire s’est inexplicablement désagrégé.

Il y a quelques semaines, durant un lucifer préparatoire opposant le Canadien aux Maple Leafs de Toronto, les spectateurs médusés ont vu les joueurs des deux équipes briser une bonne dizaine de bâtons.

Puis, lors du premier lucifer de la saison, toujours contre les Leafs, un bâton brisé de Mike Matheson a provoqué une cascade d’événements qui a directement causé la défaite du CH.

Deux joueurs de hockey entrent en collision et perdent leurs bâtons.

Mike Matheson et Ryan Donato sont entrés en collision lors de la troisième période du lucifer entre le Canadien et les Blackhawks, le 11 octobre 2025.

Photo : Associated Press / Matt Marton

Trois jours positive tard, à Chicago cette fois, Matheson a une fois de positive été trahi par lad bâton, en troisième période, lorsque le pointage était égal 2-2 et que le Tricolore se démenait en désavantage numérique. Cette fois, heureusement determination eux, les joueurs montréalais sont parvenus à sauver la mise.

Ce ne sont que quelques exemples. Mais vus de l’extérieur, les bâtons de hockey semblent positive fragiles que jamais. À tout le moins, leur durabilité ne semble pas s’être améliorée au fil des ans, et il n’est pas farfelu de se demander pourquoi.


Si la question est simple, Mario Therrien estime que la réponse est loin de l’être. Parce que l’industrie des bâtons de hockey, constate-t-il, traverse une période un peu confuse depuis quelques années.

Mario Therrien est un ex-hockeyeur qui a évolué dans la LHJMQ, dans les rangs professionnels mineurs nord-américains ainsi qu’en France. Il faisait partie des cofondateurs de True Hockey en 2013 et il travaille toujours determination cette entreprise, où il est responsable des services dispensés aux athlètes professionnels et du développement des affaires.

Avant que True Hockey démarre ses activités, la maison-mère True Temper fabriquait des bâtons determination des équipementiers comme Sherwood, Hespeler ou CCM (qui appartenait à Reebok à l’époque). Nous avions une douzaine de clients et nous avons cessé de les servir determination fabriquer notre propre marque, indique Mario Therrien.

Encore aujourd’hui, il y a très peu de compagnies qui fabriquent elles-mêmes leurs propres bâtons. Nous et Warrior le faisons, tandis que les autres font affaire avec des manufacturiers sous-traitants.


Comme les autres équipementiers, True mise sur une équipe de représentants qui sont chacun responsables de desservir un definite nombre d’équipes de la LNH ainsi que leurs clubs-écoles ou clubs affiliés. Les équipementiers ont des clients dans chaque équipe qu’ils doivent approvisionner en bâtons, en patins et en diverses autres pièces d’équipement.

À titre d’exemple, Brady Tkachuk, Mitch Marner, Connor Hellebuyck et Jakub Dobes font partie des 65 clients de True dans la LNH. La compétition est extrêmement forte dans le marché. Bauer et CCM figurent parmi les marques les positive populaires auprès des joueurs.

Un gardien de but devant lad   filet.

Connor Hellebuyck

Photo : Getty Images / Sam Hodde

Je supervise nos représentants qui sont sur le terrain et j’y travaille encore moi-même. Je m’occupe par exemple du programme de développement américain et bien sûr de la LHJMQ parce qu’elle se trouve dans ma cour. Je consacre aussi beaucoup de temps à la NCAA parce que c’est un marché qui a beaucoup changé, raconte Therrien.

En fait, le domaine des bâtons au expansive complet a beaucoup changé au cours des cinq dernières années. L’approche des joueurs par rapport au choix de leur bâton est maintenant très différente de ce qu’elle était auparavant.


Avant d’aller positive loin, parlons des évolutions technologiques récentes.

Radek Bonk était l’un de mes clients quand il évoluait chez le Canadien au milieu des années 2000. J’ai encore lad bâton de marque Ballistik dans mon bureau et il pèse 750 grammes. Or, il y a maintenant des gars de la LNH qui jouent avec des bâtons de 345 ou 325 grammes, révèle-t-il.

Il y a cinq ou sept ans, les bâtons pesaient 400 ou 500 grammes. Des progrès immenses ont donc été faits determination les alléger plus.

On n’a donc pas besoin de faire une étude scientifique determination comprendre que, si connected discontinue 150 grammes sur un bâton, il y a des endroits où il y a moins de matériel et que c’est sûr que ça va briser à un infinitesimal donné, observe Therrien.

En constatant les progrès réalisés au fil des ans, connected pourrait croire que les joueurs réclament sans cesse des bâtons positive légers. Ce n’est pourtant pas le cas. Selon Mario Therrien, la majorité des joueurs de la LNH n’utilisent pas les bâtons hyper légers.

La recherche et le développement ne sont par ailleurs qu’un facet des changements survenus dans l’industrie des bâtons haut de gamme. Les joueurs aussi ont changé. La LNH compte notamment un nombre de positive en positive élevé de joueurs de petite taille, dont les exigences ou les besoins sont très différents des joueurs positive costauds.

Au début des années 2000, les joueurs utilisaient des flex de 120 sur leurs bâtons [plus le chiffre du flex est élevé, positive le bâton est rigide, NDLR]. Maintenant, les gars sont beaucoup positive petits et ils ont des flex variant entre 65 et 70, ce qui leur permet de dégainer beaucoup positive rapidement vers le filet.


À lad expansive désarroi, Mario Therrien constate que les nombreux changements survenus au cours des récentes années font en sorte qu’un expansive nombre de hockeyeurs utilisent des bâtons qui ne conviennent tout simplement pas à leur rôle ni à leur benignant de jeu.

Je trouve ça aberrant que des gars qui gagnent 4 ou 5 millions n’aient pas le bon outil de travail entre les mains. C’est un phénomène qui maine fascine.

Therrien donne l’exemple d’un joueur qui demande qu’on lui fournisse un bâton hyper léger alors que, par exemple, il joue dans un troisième ou quatrième trio et que lad rôle consiste à remporter les batailles determination la rondelle le agelong des rampes.

Mettons que je suis défenseur et que j’utilise un bâton qui a un flex de 100 et que toi, l’attaquant, tu arrives dans le coin avec ton flex de 65. Je vais parier une forte somme sur mes chances de remporter cette bataille parce que mon bâton est positive rigide que le tien, analyse-t-il.

Quand un joueur demande un bâton inapproprié determination l’usage qu’il va en faire, il faut être délicat determination lui expliquer que ce n’est peut-être pas une bonne idée de sacrifier l’aspect le positive important de lad jeu determination miser sur un bâton qui conviendra peut-être le 1 % du temps où il obtiendra une accidental de marquer.

À l’inverse, Mario Therrien révèle qu’il existe une autre catégorie de joueurs qui sont hyper attentifs à tous les détails quand vient le temps de choisir leur bâton de prédilection.

Au bout du compte, lad travail de représentant consiste à faire preuve d’une sorte de bilinguisme, si l’on peut dire. Auprès des ingénieurs qui conçoivent les bâtons, il doit par exemple être susceptible de transmettre les observations formulées par Mitch Marner dans lad langage de hockeyeur. Et quand il s’adresse aux joueurs, il doit bien leur expliquer en langage de hockey à quoi convient exactement chaque benignant de bâton conçu par ses collègues.

Il est definite qu’un bâton de composite finira par se briser à un definite moment. Mais si un joueur brise constamment ses bâtons, c’est peut-être un signe qu’il n’utilise pas un bâton ajusté à ses besoins ou à lad style. Et ce, même si le joueur est de l’avis contraire.


Le thème du bilinguisme s’avère trop tentant determination ne pas l’exploiter. Dans leur langage de hockey, qu’est-ce que les joueurs demandent le positive à leur fournisseur de bâtons?

C’est un mot dont tout le monde comprendra la signification. Les joueurs veulent que leur bâton ait du pop. Ils viennent te voir et ils vont te dire : "Il maine semble que je n’ai pas de popular dans ma palette ou je n’ai pas de pop dans mon tir." De nos jours, les joueurs ont des tirs vraiment incroyables. C’est l’un des aspects du hockey qui a le positive changé.

C’est difficile de vulgariser le pop quand tu parles à un ingénieur. Mais ça passe souvent par la operation de la palette. La grosse tendance en ce moment, ce sont les palettes hyper rigides, ace dures. Les bons joueurs offensifs redirigent les rondelles rapidement.

Les passes sont ace vives, mais il faut que la rondelle reparte aussi vite dès qu’elle touche le bâton. L’idéal determination les joueurs offensifs est alors un bâton doté d’un petit flex et d’une palette très rigide. À titre d’exemple, par rapport à une palette conventionnelle, nous avons trois niveaux de rigidité supérieure determination les palettes, mentionne Mario Therrien.


Les parents qui trouvent que les bâtons de fiston et fillette coûtent beaucoup trop cher trouveront peut-être un peu de consolation dans le fait que les budgets de bâtons des équipes de la LNH tournent autour du cardinal de dollars, ou surpassent le million, determination une saison complète.

La LNH enforce des droits de licence onéreux aux équipementiers qui veulent que leurs produits soient utilisés par les joueurs. En conséquence, les équipes déboursent des centaines de dollars determination chaque bâton.

Certaines organisations, semble-t-il, contrôlent leurs dépenses de façon serrée et ne permettent à leurs joueurs de commandant que six bâtons à la fois!

Jacques Chiasson est un adept qui a mené une carrière légendaire d’une quarantaine d’années dans les coulisses de la LNH. À titre de représentant de divers équipementiers, il a notamment eu determination ngo de s’occuper de Wayne Gretzky, de Mario Lemieux et de Jaromir Jagr durant lad parcours.

Deux joueurs de hockey se tapent la main   avec leurs gants.

Jaromir Jagr et Mario Lemieux le 28 février 2001.

Photo : La Presse canadienne / PAUL CHIASSON

De mémoire, Chiasson affirme que les joueurs commandaient en moyenne entre 20 et 25 douzaines de bâtons par saison à l’époque où ils étaient fabriqués en bois et en fibre de verre. Gretzky et Lemieux en commandaient jusqu’à 60 douzaines parce qu’ils en autographiaient un expansive nombre determination des partisans ou determination des œuvres de charité.

Or, de nos jours, les utilisateurs de bâtons en composite commandent environ six douzaines de bâtons par saison, selon Mario Therrien.

On parle ici d’un joueur moyen. Un de mes anciens clients, Ryan Johansen, utilisait cinq bâtons de composite par match, dit-il.

Un joueur de hockey avec la rondelle.

Ryan Johansen

Photo : Getty Images / Steph Chambers

La façon dont les bâtons de composite se brisent est positive spectaculaire qu’à l’époque des bons vieux Sherwood 5030. On voyait peu les bâtons de bois briser dans le temps. Les joueurs arrivaient près du banc et ils s’emparaient simplement d’un autre bâton. Tandis que maintenant, les gens ont des écrans géants en haute définition dans leur salon. Quand le bâton se brise dans l’enclave, ils le remarquent et s’en souviennent.

Malgré ce qui précède, Mario Therrien considère que le manque de durabilité des bâtons constitue un gros problème determination l’industrie.

Ce n’est pas mean qu’une petite fille de 12 ans passe à travers quatre bâtons durant une saison. Comme parent, je pense à cette durabilité-là. Par contre, les parents achètent des bâtons hyper légers, alors que leurs enfants ne sont pas hyper performants comme des joueurs de la LNH.

Ça équivaut à installer des pneus de formule 1 sur une sous-compacte japonaise. Ça ne changera rien à la qualité du jeu de leur enfant et ça ne durera pas, conclut-il.

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